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dimanche 28 septembre 2008

Quand je serai grand, je serai Bee Gees

Bon.

C’est pas tellement que mes 16 heures de sommeil la nuit dernière me permettent d’être en avance niveau boulot, mais j’ai plein de trucs à raconter.

Justement, question boulot. Les cours sont toujours aussi intéressants, notamment en Persuasion Theory, où on a récemment vu et étudié le film de Michael Moore, Bowling for Columbine. C’était la première fois que j’étais confronté à des images du 11 septembre avec des américains, et le silence dans la salle, après les images, rappelle l’émotion qu’ils y prêtent. Quant aux images du massacre de l’école de Columbine en 1999, les larmes de certains élèves montrent bien que ce genre d’événement tragique est ancré dans la mémoire de tout un pays. Quoi qu’il en soit, nous avons discuté du film, précédant notre exercice de rédaction sur les techniques de persuasion utilisées par Moore pour nous convaincre de sa position.

Ce cours de Persuasion, animé par un jeune prof super enthousiaste et qui vit vraiment ses convictions, est propice à ce genre d’échange intellectuel riche. « Persuasion Plea » était un travail relativement libre où il nous fallait nous positionner vis-à-vis des grandes familles de techniques de persuasion (le trio « Pathos-Logos-Ethos » de Aristote), où encore évoquer des pratiques de persuasion qu’on peut rencontrer dans la vie de tous les jours, le tout sous forme de dissertation, de poème, d’expression libre… (Pour ceux qui veulent voir mon travail, j'y parle de la façon de penser européenne, de mon expérience, de mon père, d'Abd Al Malik et de The Wire, entre autres) Nous avons discuté en classe de quelques rédactions. J’ai été impressionné par la créativité de certains, par leur aisance artistique. Comme cette fille qui raconte au long de son poème son passé dans son école primaire ultra-catholique qui fondait une relation douloureuse entre l’individu et Dieu ; elle raconte son parcours et finit son œuvre par : « My heart is His and His is mine. » (« Mon coeur est le Sien et le Sien est le mien »). Plus j’y pense, plus je me dis que je ne trouverais pas ça, au moins pour le fond, en France. Et la fille en question est loin de ressembler à une jeune femme "vieille-école", comme on pourrait le croire. Vraiment impressionnant.

A part ça, globalement les cours se passent bien. Beaucoup de boulot, surtout ces deux dernières semaines où j’ai eu pas mal de travaux à rendre. De nombreuses discussions m’ont amené à comprendre que j’avais quand même plus de boulot, au moins au niveau « rédactions à rendre », que la plupart des étudiants, même si tout le monde, à Truman, trime pas mal. Quelqu’un m’a fait remarqué que pour des études en Communication, c’est pas étonnant qu’on soit amenés à s’exprimer si souvent. Pas bête, mais la logique est pas encore arrivée en France. Sinon, le fonctionnement général varie selon les cours. En Argumentation, nous lisons quelques œuvres majeures et plusieurs articles secondaires, des réflexions sur la notion d’argumentation. C’est technique, précis, plutôt lourd. Les lectures sont prolongées par les discussions en cours, bien nécessaires pour défricher le tas d’information. « American Rhetorical Tradition » (Traditions rhétoriques américaines) semble être l’exemple du cours plutôt cool. Ce n’est pas qu’on manque de boulot (à part les présentations orales à préparer au cours du semestre, pour chaque vendredi nous avons à lire un chapitre d’un manuel consacré aux Mouvements Sociaux), mais on discute beaucoup et, à côté des exposés lors de 2 des 3 cours de chaque semaine, on discute, le prof parle, notamment des sujets qu’il a étudié en tant que Docteur. Intéressant, ou plutôt, divertissant. Et en plus, il joue un peu, hum, beaucoup de son côté un peu fou, anti-conformiste. Sympa. En Communication Theory, avec le même prof que pour le cours d’Argumentation, nous étudions une théorie de communication à chaque cours, et là encore la théorie en question est à préparer avec le manuel avant le cours en question. Très méthodique, notre approche montre aussi que ce domaine universitaire, la Communication, est clairement mieux installé aux USA qu'en France. La catégorisation des théories, la systématisation de l’approche montre que tout cela est passé dans les notions « de base ». Intéressant. Je note cependant que les élèves de ce cours sont nettement moins à l’aise qu’en Argumentation, où certains montrent une maturité et une intelligence impressionnantes. Et ce, bien que les deux cours sont de « niveau 3 ». Tout comme mon cours de Tradition Rhétorique Américaine, d’ailleurs. Niveau 4 pour le cours de Persuasion. Ces cours sont d’un certain niveau, donc ; je suis entouré de 3ème ou 4ème année (junior ou senior), principalement. A cet âge, les étudiants habitent pour la plupart en dehors du campus, permettant d’économiser beaucoup d’argent (vivre dans les résidences de la fac est plutôt cher). Du coup, revers de la médaille, je vois rarement ces élèves en dehors des cours. Enfin, pour finir le tour: en Persuasion, nous avons aussi un manuel, mais cette fois-ci le prof prend pas mal d’aise vis-à-vis de celui-ci. Nous avons les chapitres du livre à lire, progressivement, mais il revient que sur certains points, et nous voyons en cours d’autres notions, d’autres théories. Sans parler des nombreuses discussions passionnantes et passionnées, ponctuées par un humour certain du prof... qui m'a d'ailleurs invité à un diner italien avec lui et sa femme.

Niveau rythme, les habitudes sont elles aussi plutôt installées. Cours de 10h30 à 14h20 le lundi, mercredi et vendredi. Du coup, je reste tranquille souvent entre la fin des cours et le repas, vers 18h, ces jours-là. Après le repas, je continue à trainer, avant de me mettre au boulot. S’il y a une grosse rédaction pour le surlendemain, c’est souvent là que je fais l'effort du premier jet d’écriture. En prenant mon temps, en faisant quelques pauses, il m’est déjà arrivé de travailler jusqu’à 3h du matin ou plus, ces jours-ci. Je me réveille en général vers midi le lendemain, vais déjeuner, reviens, me mets tranquillement au boulot, avance les différentes tâches calmement, vais diner vers 18h, reviens, finis mon boulot. Ces jours de veilles de cours, je finis en général de bosser entre 1 et 2h du matin, me couchant une heure plus tard.

J’ai récemment fait mes premiers rêves en anglais ! Pas étonnant quand c’est pendant une sieste et que les colocataires continuent de discuter autour de moi… D’ailleurs, ma relation avec mes roomates (même chambre) et suitemates (chambre reliée par la salle de bain) est vraiment très bonne, très chaleureuse. On passe vraiment du bon temps maintenant, je n’hésite plus à les taquiner franchement, même si eux continuent, chaque blague, à dire rapidement, « je rigole, je rigole ! », pour pas que je prenne le mal… Je suis agréablement surpris de trouver des relations aussi positives, sans ambigüités. C’est globalement le cas de toutes les relations que j’ai ici. Une cure de jouvence pour l’européen que je suis.

Le week-end dernier, les parents des étudiants étaient présents. Les événements comme celui-ci sont nombreux et avec une organisation très bien ficelée. Spectacles, diner, activités : tout roule comme sur des roulettes. Show d’un magicien dans la salle de spectacle de la fac, et bouquet final avec le match de foot américain de l’équipe de l’université. 49-0. Pour les autres. Oui, à Truman, tout marche bien, sauf l’équipe de foot.


Hier, voyage pour Columbia, à une heure et demi en voiture de notre fac. Ce n’est pas tant pour voir l’équipe de foot américain, nationalement connue et réputée. Non, juste pour le grand centre commercial, pour faire le plein d’habits pour l’hiver. Au final, je finis avec deux pantalons, un short, une paire de shoes et une casquette. Pas mal du tout.

Je suis le premier surpris, mais je crois que j’ai fait le tour de ce que j’avais en tête !

A bientôt, tenez moi au courant de tout ce qui vous arrive !

Je vous embrasse,

Sameul

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