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samedi 30 août 2008

Kansas City

Le blog est décidément un style épistolaire à part.

Je commence ce post avachi sur la plage centrale d'une voiture d'emprunt garée sur le parking d'un hôtel de seconde zone de Kansas City, avec à l'accueil de celui-ci un ressortissant russe qui a comme blague favorite de se faire passer pour un chinois.

Voilà comment se ponctue une semaine. La vie est étrangement excitante parfois.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : cette semaine a été marquée par la découverte du système universitaire américain. Ou, plus précisément, du fonctionnement des cours suivis par un étudiant de 3ème année portant son attention sur les schémas théoriques d'un Brockriede ou d'un Rowland.

Première claque : l'ambition est un énorme niveau au dessus de ce que je connais en France. Ici, le prof, les élèves, l'enseignement, le "homework" insinuent une considération d'un autre ordre sur ce que peut apporter le savoir, la connaissance, la recherche. Un des cours, "argumentation", apparemment pour les étudiants ayant une réflexion bien avancée (3ème voire 4ème année) est animé par les remarques pertinentes et impertinentes des participants. Des articles de grands penseurs (entre 5 et 20 pages chacun) sont à lire à raison de 2 ou 3 par semaine. Y ajouter 3 documents à rendre dans le semestre (petites dissertations), plus un gros projet (15 pages) en trois temps (premier brouillon, brouillon détaillé, travail final).

Le deuxième cours est différent mais au moins autant demandeur : "Traditions réthoriques américaines" se propose d'étudier un corpus de grands discours du siècle passé. Validations multiples : exposé sur un grand discoureur et une de ses œuvres, préparation d'une présentation sur un aspect de l'histoire des mouvements sociaux (en référence à un des chapitres du livre étudié), plus quelques examens écrits.

Plus basique, le cours de "Théories de la communication" appuie son développement clairement sur un autre livre de référence, demandant de lire en général un chapitre pour préparer chaque cours. 4 tests intermédiaires + 1 final, 15 travaux à préparer (questions abordées selon différentes entrées : interpersonnelle, média, cognitive...), le tout après une dissertation introductive sur notre vision des théories de la communication.

Enfin, autre cours plutôt avancé, "Théories de la persuasion" tente de comprendre les systèmes persuasifs des médias ou d'autres entités importantes. Validation sur table, travaux de groupe, etc.

Pour résumer, au moins 5 validations par matière et une moyenne de, peut-être, 15 pages à lire avant chaque cours. 12 heures de cours par semaine, le calcul est rapide.

Mon agenda est plutôt cool : cours le lundi, mercredi et vendredi, de 10h30 à 14h20. Mais donc, le travail ne manque pas, même maintenant alors qu'on n'a pas encore de travaux à rendre ou à préparer.

L'"ambition" que je remarque ici peut s'expliquer par de nombreux aspects : discipline plus développée et reconnue aux USA, donc plus grand nombre de professeurs, plus grand nombre de cours proposés, plus petits nombres d'élèves par classe, moins de document à corriger pour les profs. Il faut aussi voir que tout une série de cours "transversaux" (méthodologie, langue, etc.) ne sont pas ici proposés, ou sont facultatifs.





Par ailleurs, l'élection de Novembre connait des rebondissements tous les jours, en particulier cette dernière semaine avec la convention démocrate à Denver, avec les discours de Biden, Hillary et Bill Clinton, et finallement Barack Obama qui font les grands titres des journaux. Les étudiants suivent plus ou moins le sujet, on en voit quelques-uns avec des t-shirts partisans - Obama étant plutôt populaire auprès des étudiants -, mais j'ai aussi vu une sorte de poster en faveur de McCain sur la porte d'une chambre. On parle un peu de ces discours en cours, en particulier en Traditions Rhétoriques Américaines.




Depuis le moment où j'ai commencé ce post, la soirée a suivi son cours. A Kansas City, les filles préfèrent dormir pour être en forme demain, tandis que la gente masculine s'aventure dans la vie nocturne de la ville. Le plus important endroit semble être le "Power and Light District" que nous avons découvert.


Exemple symbolique des USA, tout est scintillant, impressionnant, énorme. Et puis, au cours de la soirée, on se rend compte que ce n'est pas juste fou et anarchique mais simplement différemment réglé. L'omniprésence d'agents de sécurité (policiers ou non) est un exemple. Mes deux refus à l'entrée de bars est un autre exemple (age minimum : 21 ans... peut passer une fois sur deux pour un type comme moi qui en est à 10 mois près...).

L'expérience reste excitante et enrichissante. Pas de souci là-dessus.

A bientôt !

vendredi 29 août 2008

Patience

Très bientôt, la vidéo du Lip Sync...

lundi 25 août 2008

Bucolique

Troisième épisode de mon aventure au pays de Ken et Barbie : soirée du 16 août. Au programme : pic-nic au Thousand Park Hills, raw session avec Bikash à la guitare, dancefloor.

Enjoy.



dimanche 24 août 2008

I'm from the Lou, and I'm proud

Hi everybody.

Nouvelle rédaction à 2h30 du matin, devant l'écran plat du lounge et ESPN pour la finale de basket des Jeux-Olympiques. Les USA devancent l'Espagne de 8 points, 69 à 61.

Bref.

En ces quelques jours ou je n'ai pas donné de nouvelles, les activités ont continué à leur petit rythme, la "Truman week" des freshman arrivant à sa fin, et la venue des sophomores (deuxième année) et suivants amène l'ensemble de la vie étudiante à trouver son rythme de croisière habituel. Pour autant, toujours autant de soirées, de sport, de "Hang out" (ballade, bavardage dans les lounges, petite session de piano...).

Les activités/événements ont franchement "de la gueule", entre le concert et le spectacle d'un humoriste hier, Vidur Kapur, et la cérémonie de clôture de la série de confrontations inter-résidences, la "College cup challenge". Une vidéo de ce dernier événement très bientôt.


Sinon, il arrive tous les jours des petits événements qui nous rappellent qu'on n'est pas tout à fait comme dans notre pays, non pas qu'on se sente rejeté mais plutôt que les habitudes sont assez différentes des nôtres. Cependant, l'homme semble s'habituer à tout, quoi que soient ses occupations ou les particularités de son milieu : peut-être que je perds petit à petit ma capacité à être surpris, à rester curieux, à continuer à regarder ce qui se passe ici avec les yeux d'un européen.

Cela dit, je continue à être un peu surpris par moment, comment ce soir lorsque j'ai découvert qu'il y avait purement et simplement un crime de faciès dans une des salles de danse autour du campus, où on raconte aux népalais qu'il n'y a pas de bière pour la soirée ou qu'il faut avoir des tickets spéciaux, alors que les blancs ont ce qu'ils veulent sur demande. Les népalais, très présents sur le campus (environ une centaine en comptant toutes les années d'étude) semblent être vus d'un œil un peu particulier de la part des américains. En même temps, quand l'un d'entre-eux, Bikash, me dit hier que dans son pays, les femmes n'ont pas le droit de sortir après 20h, et qu'ici les filles ont des shorts qui sont techniquement les plus courts qui n'ont jamais été créés, je comprends qu'il y a une énorme barrière culturelle que les népalais et les américains ont à surmonter pour pouvoir cohabiter.

En parlant de soirées, je commence à me lasser de celles dans lesquelles je m'aventure... La musique est bien, surtout pour un fan de rap comme moi, mais finalement les comportements ne sont pas si fous que ça. En face de nos pratiques, les habitudes américaines, en particulier en matière de soirées étudiantes, semblent débridées, folles, alcoolisées et libidinales. Finalement, il s'agit simplement d'un changement de repère, d'un changement de règle du jeu, d'un changement de langage. La chaleur, l'expressivité des premiers contacts est compensée par un plus grand conformisme dans la suite de la relation et dans la vision que chacun s'attribue de sa vie sociale. C'est typiquement le cas pour les filles : il semblerait que les filles sont beaucoup plus séduisantes ici ; c'est juste que beaucoup d'entre-elles suivent les mêmes règles de conformisme esthétique, la même conception de la beauté, dans sa dimension la plus technique qui soit (les détails).

Avec quelques images, vous comprendrez. Pour la prochaine fois.

Take care,

Samuel


Bonus : l'hymne officieux de la majorité des étudiants, originaires de St Louis. Nelly est surement le rappeur le plus connu de la ville et de la région ; les étudiants, même s'ils ne sont pas à fond dans le rap, connaissent le rappeur et en particulier cette chanson. Une part de culture.

jeudi 21 août 2008

I put on...

What's up everybody?

Avant tout, merci à tous pour les commentaires qui commencent à fleurir ici et là...

Tout se passe à merveille dans cette "Freshman week". Les événements et les séquences mémorables à filmer ne manquent pas, c'est même plutôt le temps pour monter et mettre tout ça sur le blog qui est trop court...

En général, entre les activités liées à la "compétition" entre les résidences de l'université pour cette "Freshman week", celles des étudiants étrangers, les moments passés entre amis un peu partout dans le campus, les sessions de sport au "Recreation center" et les soirées quasiment tous les jours, je n'ai même pas le temps de revenir sur quelques points qui me marquent jour après jour.

Petit point formel sur mes activités de ces derniers jours avant d'aller plus loin dans la réflexion : test d'anglais pour estimer notre niveau, artillerie de programmes d'intégration pour les "freshman", dont un incroyable entraînement pour les "cheers" (cris de guerre de chaque résidence), discours d'introduction, spectacles, du divertissant au sérieux (j'y reviendrai avec une prochaine vidéo), ballade entre les résidences pour quelques projections nocturnes dans les lounges, soirée bowling, etc.


Dans les prochains jours, je posterai une vidéo avec notamment une petite soirée en dehors du campus. Les nombreux immeubles, résidences diverses ou maisons sont d'idéals endroits pour les soirées des étudiants. Ces jours-ci (durant la "Freshman week"), on peut aller partout autour du campus et trouver une soirée. L'ambiance va du très festif et ouvert au hermétique et plutôt ennuyeux (par exemple ce soir). Cela dit, c'est bien la première fois que je peux jouer ma musique pendant les soirées et que tout le monde apprécie... Les étudiants sont ici vraiment fans de "rap/R&B festif" (Soulja Boy, Baby Bash, Yung Joc, UNK...), mais aussi un peu de pop et plus rarement de rock ou d'autres styles. Dans ces maisons qui sont par ailleurs souvent des fraternités, semblent habiter pendant l'année plusieurs étudiants, souvent dans un bazar plutôt prodigieux. Les étudiants étrangers sont conviés à toutes les "parties", où on boit souvent une sorte de bière "light" en cannette, quand ce ne sont pas des cocktails beaucoup moins alcoolisés qu'en France (le résultat est quand même le même...). Il faut aussi savoir peut se payer cher, surtout pour les étudiants de moins de 21 ans... c'est à dire la plupart.

Un autre point que j'ai remarqué ces derniers jours est ce que j'appellerais "la logique de la récompense et de la punition". J'ai l'impression qu'ici, tout ce qui peut-être demandé à un étudiant est motivé par l'obtention d'une récompense ou la crainte d'avoir à payer les prix d'un mauvais acte. Par exemple : toute une série d'attitudes ou d'acte au sein de la résidence est régulée par des punitions financières. Non seulement oublier sa clé coûte $1 le jour et $3 après 10h30, mais par exemple fermer à clé de l'intérieur les portes qui sont déjà automatiquement inouvrables de l'extérieur (sans l'usage d'une clé) entraîne une "amende" de $25 à son SA (Student Advisor : plus bas échelon des responsables de la vie de la résidence, en général sur une aile d'un étage du hall). A l'échelle de l'université, je remarque que les jeux de cette semaine d'intégration sont quasiment tous motivés par les lots (bien que plutôt modestes : t-shirt de l'université, etc.), ou encore cette enquête qu'on m'a donné tout à l'heure avant de manger, où il était question de gagner je ne sais trop quoi si on pense à la rendre demain. Je lie cela à la relation à l'effort et par extension à l'argent, ou plutôt à la possession des choses, aux USA. Ici, il n'y a pas de honte, mais vraiment aucune, sur le fait que les activités, et surtout le métier, sont d'abord là pour pouvoir se procurer de l'argent et en vivre. Du coup, tous les moyens sont bons ; et pourquoi pas se lancer dans un jeu, une activité ou un exercice intellectuel s'il y a quelque chose à la clé, même si ce n'est presque rien. Bien sûr, on est à une petite échelle humaine ici, mais j'ai l'impression d'apercevoir des petits éléments qui sont symboliques d'un système plus profond dans la façon de vivre.

Autre élément auquel je pense à l'instant : le bookstore et, plus généralement, les vêtements et matériels à l'effigie de l'université. Je vais surement faire une petite vidéo du magasin de l'université, mais il faut savoir que c'est quelque chose d'énorme, on peut vraiment s'habiller pour 3 semaines avec uniquement des vêtements "Truman", et en particulier des vêtements de type "runing" (sweat shorts, pantalon de jogging...). J'ai pour l'instant récupéré gratuitement 2 t-shirt de l'université. Nice.

Enfin - pour ce soir -, je n'ai pas pu passer à côté des nombreux programmes de sensibilisation, principalement réservés aux Freshman - qui constituent le plus gros groupe de nouveaux venus à l'université, les autres cas étant seulement les Exchanges et les Transferts -. Par exemple, j'ai assisté hier à une sorte de comédie musicale intitulée "Choices", où étaient abordés plusieurs "sujets importants" : la vie dans le campus, l'alcool, la sexualité, le respect des différences... Par hall, le spectacle était suivi d'une discussion avec les Student Advisors. Mais même sans aller jusque là, il y a depuis le début de la semaine des activités "obligées" (dans le fond, rien n'est vraiment obligé) mais aussi parfois très spécialisées. Par exemple, les "gays, lesbiennes, bisexuels, transgenres" ont pu se rencontrer mercredi dernier à midi pour un débat ; les étudiants noirs ont pu trouver leur réunion, les pratiquants de religion ont pu en faire autant, et ainsi de suite. Les activités sont variées et dispatchées selon les profils. Quoi qu'on cherche, on peut en général le trouver.

Voilà pour ce soir... Assis sur un confortable fauteuil à l'un des géants lounges du premier étage de mon bâtiment (BNB), j'écris ces lignes en jetant par moments à un coup d'œil au football américain qui défile sur l'écran plat scotché au mur... et il est 03h39 du matin ! L'Amérique est décidément crazy...

Petit bonus : la visite de la bibliothèque la semaine dernière. Enjoy.


mardi 19 août 2008

This is it !

J'ai enfin réussi à mettre sur le web une vidéo !

Première soirée à l'université, aux alentours de mercredi dernier... Enjoy !


samedi 16 août 2008

Tired...

Salut à tous !

Les jours passent et je n'ai pas une seconde pour vraiment avancer le blog. J'ai utilisé ma caméra pour plusieurs événements, je vais tenter de mettre ça sur Internet bientôt.

Hier, deux gros rendez-vous d'intégration, avec jeux, etc., et une soirée barbecue à la "Maison internationale". J'ai justement filmé cette soirée. Pour aujourd'hui, disons que ça a été le premier jour vraiment cool, avec quelques rendez-vous mais beaucoup de temps libre. Visite de la bibliothèque (vraiment impressionnant, bientôt la vidéo), un peu de sport, dîner à l'association religieuse, petite soirée concert et fête dans une des résidences. La journée était surtout réservée à l'intégration des étrangers étant Beginning Freshmen, c'est-à-dire étant en première année (pour 4 années au total). C'est le cas de la plupart des étrangers ici. Il y a d'autres types de situation. Exchange student, comme moi, c'est-à-dire restant ici pour juste un semestre (peut-être deux pour certains). Transfer student : étudiant ayant déjà découvert l'université mais effectuant un transfert cette année. Et enfin, les Graduate student, qui sont déjà diplômés. Le point commun de toutes ces catégories est le fait que l'étudiant est ici pour la première année, et que du coup, il y a intégration. L'intégration des Freshmen "classiques" a lieu la semaine prochaine.

Je crois que le décalage horaire y est peut-être pour quelque chose, mais il faut voir que les horaires font que je suis vraiment crevé. Levé en général vers 7h30, je me couche rarement avant 2h. Un élément important du rythme concerne les heures de repas : 7h à 8h45 pour le petit-déjeuner, 12h à 13h30 pour le déjeuner, et surtout 17h à 18h30 pour le dîner. Cela dit, on prend vite le rythme. D'ailleurs, la nourriture est beaucoup moins mauvaise qu'on me l'avait annoncé. Ils proposent beaucoup de choses, y compris beaucoup de sucres, et surtout on boit beaucoup et tout le temps. La boisson comme la nourriture est à volonté dans les restaurants (universitaires), et on trouve à tous les coins de couloirs des distributeurs.

Il y a tellement de choses à raconter... Les footings sans fin des équipes de sport - l'équipe féminine de football (soccer) est à ce qui parait championne des USA -, la télévision américaine, les particularités des étrangers... J'ai testé le Barber shop aujourd'hui ! C'était l'occasion de découvrir la ville, et c'est vrai qu'elle n'est pas très grande. Pour autant, il y a de nombreux commerces.

Un point important qui me marque concerne une nouvelle fois les relations : sur la forme, les relations sont assez différentes de celles connues en France. Tout le monde est à chaque instant avec tout le monde, alors même que nous sommes actuellement à peu près uniquement les étrangers présents sur le campus. La prochaine semaine et l'arrivée des étudiants "classiques" va sûrement être impressionnante. On passe peu de temps seuls, l'impression est vraiment bizarre.

Let's see those points later,

Take care...

jeudi 14 août 2008

Man, US is crazy...

2h14 heure locale, 9h14 en France, je trouve enfin quelques minutes pour vraiment entamer ce blog. Deux journées réellement marquantes mais aussi arasantes.

Lundi 11 Août 2008

Levé 6h, départ de l'avion de Paris à 11h10, arrivée 9 heures plus tard à Chicago, 13h10 heure locale, départ vers 17h pour Kansas City, arrivée à 18h30, sleep at 11pm. Les matheux pourront vérifier : une belle journée de 24 heures.

Après les déboires de ma compatriote Marie à l'aéroport (eh oui, il vaut mieux garder son formulaire DS 219 pour partir aux USA - tant pis, on se voit dans quelques jours...), nous quittons le sol roissien. Première surprise : nous atteignons l'Angleterre très rapidement, en moins de 30 minutes. Passage par le nord de l'Irlande, et plongeon pour une grosse partie du voyage : l'Atlantique. Pas grand chose à regarder par le hublot alors on vacille entre sommeil léger et zapping entre les films proposés sur le petit écran que chacun a devant soi : Be Kind, Rewind, Kung-Fu Panda, Hollow Man... D'ailleurs, on peut aussi switcher pour avoir une série de radios apparemment faites pour la compagnie aérienne, classées par genre, ainsi qu'une carte dynamique plutôt utile indiquant toute sorte d'informations : altitude, durée restante, distance parcourue... Le tout en français et anglais.


Réveil en sueur d'un furtif rêve, et là apparaît un paysage totalement incroyabe : oui, c'est le Groenland. Les torrents de glace finissant leur route dans un océan probablement glacé alternent avec quelques rochers, alors que semble se dessiner vers l'horizon une sorte de chaîne montagneuse. L'altitude à laquelle nous sommes (10 000 mètres) me fait remarquer que les petits lacs que nous voyons doivent en réalité mesurer plusieurs dizaines de kilomètres de long. Ah oui, précision : 6 000 km parcourus en 9 heures, ça donne un train de vol de 1 km par 5 secondes. Maurice Green est un rigolo.


Nouvel épisode de ce désormais monotone océan pendant près de 2 heures pour finalement approcher des côtes canadiennes. La tonalité est clairement plus dans le vert, mais la zone semble tout autant inhabitée. Sur la carte de l'écran, il y a à un endroit une petite île, près du delta d'un fleuve. Vu du hublot, elle prend toute la place.

Les habitations se font de plus en plus nombreuses, même si c'est l'approche du lac Michigan qui nous fait réellement survoler nos premières grandes étendues habitées, et par la même entrer aux Etats-Unis. Les grands lacs étant derrière voire dessous nous, l'avion finit par se rapprocher du sol, ce qui nous permet de voir très précisément ce qui semble être une énorme métropole : Chicago. Comme me le fait remarquer ma voisine Mélanie, "Les villes américaines, on dirait qu'elles sont sans fin".

Et puis à un moment, se profile une piste d'atterrissage. Plus rapidement qu'il n'y paraîtrait, nous sommes arrêtés, puis sortis de l'avion. Next episode : la douane. Ou plus précisément : le bureau de l'immigration. Après une courte file d'attente, des policiers avec gros flingue et éventuellement lunettes de soleil nous interrogent très succinctement derrière leur semi-vitre en plexi-glasse, inspirés qu'ils sont par nos réponses au questionnaire donné dans l'avion : "Amenez-vous de la viande avariée avec vous ?". Et c'est tout. Pas de question réellement pertinente sur nos intentions, pas de vérification de nos bagages, pas de suspension de notre disque dur externe Western Digital 320 Go rempli de musique téléchargée illégalement. Réception des bagages non auscultés, plusieurs check-ins avec de cordiaux flics qui restent relativement compréhensibles. On décide de passer dans la pré-zone d'embarquement, aussi appelée zone des "Duty Free", c'est à dire zone où de nombreux magasins en tout genre proposent des produits sans taxe. On attend dans un couloir gigantesque, histoire de prendre notre première claque culturelle. De deux choses l'une : les américains sont beaucoup, et ils mangent sans arrêt. Autre (bonne) surprise : le fameux melting-pot américain tient ses promesses. On côtoie réellement afro-américains, latinos, arabes, asiatiques et blancs. Et, jusqu'à ce qu'on entende leur accent, on ne peut vraiment pas dire s'ils sont effectivement américains ou non. On remarque aussi beaucoup de noir-américains qui travaillent pour l'aéroport.


Quelques minutes d'attentes qui se transforment en quelques quart d'heures, notre vol est repoussé de quelques minutes. C'est toujours rigolo de voir des ports d'embarquement à quelques mètres de soi indiquant des destinations plutôt prestigieuses : San Francisco, Atlanta... La notre ne l'est que légèrement moins. Après une heure de vol qui parait comme un instant dans un petit avion (120 passagers) et deux ou trois verres de Coke, nous voilà à Kansas City. La taille n'est pas la même. A première vue, on se croirait dans une gare de la SNCF en France, type ville de taille moyenne. Bagages récupérés, nous avons deux missions : contacter l'hôtel pour leur demander de venir nous chercher, et trouver Emmanuelle, nouvelle compatriote, qui vient juste d'arriver à autre terminal : l'aéroport est plus important que je l'imaginais. Nous sortons, et là arrive le second choc, cette fois'çi thermique : il fait trop chaud. Ou plutôt, vraiment lourd. Un vent vantant étonnamment les senteurs de cigarillos à la vanille nous affronté violemment le visage, tandis qu'on attend le "Red Bus" faisant la liaison entre les terminaux. Nous finissons par trouver Emmanuelle, non sans les aides d'un autre sympathique employé de l'aéroport. Le tableau récapitulant les numéros des hôtels de la région ne change rien : le notre est injoignable, et tous les numéros que nous trouvons sont finalement clairement hors-sujet. Cette-fois çi, c'est un gentleman apparemment pilote qui nous donne un coup de main pour réussir à finalement joindre l'hôtel. Quelques minutes plus tard, c'est la taille, ou plutôt la largeur des routes qui impressionne. Le paysage est très particulier : les terrains vagues sont interrompus par des voies rapides qui s'entrecoupent sans réelle fin.


L'hôtel éprouve du respect pour les clichés : on se croirait dans No Country For Old Men, un étage en plus. Et un tambour assourdissant de criquets dehors comme symphonie. Deux grandes chambres pour 5 personnes au total. Le "King Bed" n'a pas les yeux plus grands que le ventre : c'est vraiment énorme, alors que les Queen Beds sont simplement l'équivalent de nos lits doubles. Décalage horaire oblige : on n'a faim et pas faim en même temps. On finit par se tenter au restaurant de l'hôtel d'à côté. Ambiance complètement déroutante : ce motel plutôt luxueux est rempli de jeunes style Spring Break, avec salle de jeux vidéos, piscine... et restaurant remplit de télévisions. Le vidéo-projecteur vante les mérites de l'équipe féminine de beach volley américaine. On nous serre un improbable sandwich plutôt bon mais surtout massif, accompagnées de french fries - c'est l'occasion - faites maison. De jeunes hommes dînent seuls et vite. Nous sommes trop fatigués, et finissons par rentrer dans nos chambres. Sur le chemin, je tente de demander au jeune réceptionniste de mon hôtel de m'expliquer de quoi il s'agit : repères d'étudiants du coin ? Restaurant des plus banals ? Pure coïncidence ? Au bout de 5 minutes, il ne comprend toujours pas ma question, et la fatigue aidant, je finis par abandonner.

Cette dernière incompréhensions ponctue une (petite) série de mésaventures relationnelles lors de la journée : difficultés à comprendre l'autre, difficultés à se faire comprendre. Si on en reste là, c'est clair qu'on perd au change. Sentir qu'on ne peut même pas être compris par l'autre donne quand même un minimum l'impression que rien n'est possible. Heureusement, ce ne sont que des premiers contacts ; le temps fera son travail.

Dans la chambre, découverte de la TV américaine : une quinzaine de chaînes réparties entre les canaux 1 et 40. Sport, news, séries. Et, curieusement, un grand nombre de chaines propres à Kansas City, parmi lesquelles un "Fox KC" ou encore une chaîne locale de dessins animés. Quoi qu'il en soit, le résultat est réellement crédible et professionnel.

Mardi 12 Août 2008

C'est toujours fun de pouvoir se lever à 7h30 du matin et regarder un match de l'équipe américaine de basket-ball contre l'Angola.

Deux étudiantes des l'UCO, devaient nous rejoindre dans la nuit. Au final, aucune nouvelle, et personne n'est venu.

Petit déjeuner mignon comme tout dans ce qui ressemblerait presque à une arrière cuisine ; nous quittons l'hotel à 9h45. Rendez-vous à l'aéroport à 10h pour les premières vérifications. Deux car à l'effigie des Bulldogs de Truman State University (l'équipe de football US) arrivent, suivis par 3 petits camions pour les bagages. Deux étudiantes travaillant pour le bureau des étudiants étrangers vérifient notre présence. Il y a beaucoup d'étudiants venant du Népal, quelques uns d'Europe (Espagne, Autriche), une africaine et des chinoises. Nos bagages sont rangées selon notre résidence, et nous partons.

Dès le départ, mon voisin de derrière m'adresse la parole : "Where do you come from?". Jared est indien, il vient de Bombay et est à Truman pour 4 ans, où il compte étudier la finance en Major (discipline principale) et le français en Minor (discipline secondaire). Il apprend le français depuis 3 ans au lycée où ils n'ont abordé que des aspects formels de la langue (grammaire, conjugaison...), mais ses plus grands progrès sont expliqués par son intégration d'une sorte d'agence français présente à Bombay et permettant de parler la langue. "During the lessons, talking in English is like a sin!". En Inde, il y a plusieurs centaines de langues mais il ne parle que l'anglais depuis son enfance. Son aisance parle pour lui, et son accent indique sans ambiguïté son pays d'origine. Quelques incompréhensions passagères, mais nous finissons toujours par nous faire comprendre. Aussi improvisée que soit notre rencontre, le courant passe vraiment. Notre "accompagnatrice", Navini, l'étudiante qui travaille pour le bureau des étrangers, vient du Sri Lanka. Elle est à Kirksville depuis un an.

Après seulement une heure passée sur ces sortes d'autoroutes uniquement bordées de champs, nous nous arrêtons dans une espèce de zone industrielle. Passage obligé : le Mc Donalds. Menu moins cher qu'en France, même si le prix indiqué n'est pas le prix payé: aux USA, tous les achats sont taxés. Je commande un soda, la dame âgée à la caisse me répond que j'ai à me servir dans la salle. Des pompes à soda à volonté nous attendent, c'est impressionnant et réjouissant à la fois. Dans le menu, le "verre" est donné, on récupère le couvercle à côté des pompes. La taille de certains couvercles (plus de 2 fois la taille habituelle) rappellent que si on veut trouver d'énormes verres, ça peut se faire.


Repartis, les deux heures restantes passent vite. Depuis Kansas City, le chemin pour Kirksville est simple : tout droit, puis à gauche. Toutes les routes sont en angles droits. Arrivés, un grand panneau nous souhaite la bienvenue dans la "petite" ville de Kirksville. En France, une ville de 20000 habitants est petite, concentrée. Ici, c'est simplement l'inverse. Larges routes, parkings gigantesques pour le moindre magasin, grandes propriétés. L'urbanisme est aussi différent : on trouve des arbres sur la plupart des trottoirs, assurant un peu d'ombre. Et aussi un élément très typique : la pelouse qui borde les trottoirs. Ca semble peu mais au final le paysage est totalement différent. Un parking déssert l'université, du côté de ma résidence. Je découvrirai plus tard qu'il y a tout une série de parkings autour de l'université, qui est en plein coeur de la ville. Deux étudiantes venant de Kansas City aussi m'accompagnent dans ma résidence, appelée "BNB" pour le nom des trois ailes, une népalaise et une chinoise de Pékin. L'étudiante responsable des étudiants étrangers pour ma résidence - il y a toute une série de responsables en tout genre - m'indique et me présente ma chambre. Il y a à dire sur cette chambre, mais je pense faire une petite vidéo d'ici quelques jours que je mettrai sur ce même blog, ainsi que pour faire la visite de la résidence. Je demande directement à aller chercher mes affaires reçues au bureau des étudiants étrangers (ISAO), à savoir un ordinateur et une caméra, principalement. Les américains sont très enthousiastes de rencontrer des étrangers, et les français semblent avoir un certain statut en plus. Alors que la plupart des étudiants étrangers se montrent un poil timides, je me rends compte que je m'enfonce minute après minute dans une attitude surexcitée et enthousiaste rapidement remarquée, mais apparemment appréciée. On blague sans arrêt sur les différences culturelles, sur la langue, surtout que tous les américains s'essaient au "Ca va ?", "Comment allez-vous?", "Je m'appelle...".


Je retourne dans ma chambre, la responsable des étrangers pour BNB, Erin, me rejoint et nous discutons, avant d'aller diner, à... 18h. C'est tôt, les étrangers n'ont pas trop faim. Ce sont les habitudes américaines: ça devait bien arriver ! Je dîne avec Jared, Mélanie et Emmanuelle. Nous passons notre temps à discuter. On peut se servir autant que l'on veut, pour la nourriture comme pour la boisson, et les nombreux produits gras permettent d'expliquer en partie les statistiques qu'on connaît bien pour les USA. Progressivement, on se met à connaître toujours plus d'étudiants, en particulier les étrangers. Après un petit retour par la chambre, rendez-vous est donné devant BNB pour un départ en petits camions pour Walmart. En attendant, je fais connaissance avec 4 népalais, et notre jeu absurde sur le simple fait de réussir à se souvenir de prénoms auxquels nous sommes si peu habitués forme l'occupation de tout le groupe qui se forme progressivement.


Walmart est un autre grand symbole américain. Imaginez une ville de 20 000 - on y est, toujours - avec un gigantesque magasin, vendant tout ce qu'on peut imaginer. Certains ont des listes et quelques produits ou nourritures à acheter, d'autres comme moi y vont surtout pour voir. Nous nous promenons, alors que je parle surtout avec Rijosh (prononcer comme en anglais : "re-josh") et Ujwal (idem : "usual"). 19 et 20 ans, ils sont à Truman pour 4 ans et vont étudier l'informatique. Ils sont intéressés, curieux, ouvert à l'échange, mais leur connaissance en informatique semble assez restreinte ! Ca ne semble pas les inquiéter. Encore une rencontre des plus agréables. La particularité de Walmart, c'est aussi de proposer des prix relativement bas, près des prix de magasins du type Liddle ou Netto en France. Arrivé en caisse, c'est une vieille dame - peut-être 70 ans - qui règle notre commande. On nous propose avant de régler la commande si on souhaite donner 1$ pour une association de bienfaisance. Les Walmart ne semblent pas lésiner sur les poches en plastiques données. Les étudiants américains et étrangers qui ont fini se retrouvent progressivement à l'intérieur du magasin, près des portes d'entrée, le temps que tout le monde arrive. On voit une nouvelle dame âgée qui travaille près des caddies. Elle semble s'occuper de les mettre en place... Les caddies sont à l'entrée du magasin, sans consigne d'1 euro comme en France, mais il y a en fait en arrière plan un grand grillage qui peut être ouvert s'il faut rajouter quelques caddies. Tout un fonctionnement.

Retour aux voitures, entre quelques passes avec mon nouveau ballon de foot américain avec les népalais. Ah oui, Walmart est ouvert 24h/24...

Une fois à la fac, je suis Mélanie dans son appartement et nous discutons un peu, nous avons quittés deux des népalais autour de la table de ping pong qui les a conquis. On croise un groupe d'étudiants faisant une sorte de jeu d'intégration : ce sont tous les responsables de cette résidence, Missouri Hall. Je finis par partir et retrouver ma chambre, sans avoir retrouvé Rijosh que je devais revoir pour faire quelques passes sous les éclairages du parking. C'est aussi ça le problème dans ce genre de grand campus : à moins d'avoir des téléphones portables, il n'y a pas d'autres moyens pour retrouver les personnes que d'aller knocker à leur porte. Et le soir, les portes des résidences sont fermées donc ça devient difficile...

Cette deuxième journée compense un peu les désagréments relationnels de la première. Les étrangers sont clairement dans notre situation, et j'imagine difficilement rencontrer des gens plus passionnés, plus ouverts, plus curieux, et tout simplement, plus gentils. Les américains sont aussi vraiment chaleureux et surtout plus rapidement proche qu'en France, même si on m'a dit qu'ils finiront par se montrer plus froids quand les relations s'étaleront un peu dans le temps.


Mercredi 13 Août 2008

Levé par surprise et Jared à 8h45, nous sommes trop justes en temps pour pouvoir aller déjeuner avant que ça ferme, à 9h. On se promène dans la fac pour avoir notre carte d'identité étudiante, notre accès internet et les paramètres pour mon ordinateur portable. Nous déjeunons dans une cafétéria assez vide. Découverte du down town de Kirksville ensuite pour les étudiants étrangers, mais je décide de revenir chez moi pour avancer mon blog. Environ une heure plus tard, une série de français, népalais, américains et autres débarque dans ma chambre. Plusieurs repartiront pour la ville, alors que je pars pour un grand tour dans le campus avec 3 népalais et un espagnol. Activité principale : foot américain. C'est l'occasion et le prétexte de se promener et de découvrir, entre autres, la maison des étudiants internationaux. Je passe au Ryle Hall où plusieurs des népalais, en particulier Rijosh et mon ami indien Jared ont leur chambre. C'est reparti pour un peu de foot américain dehors, sous un soleil parfait, avant de revenir dans ma résidence pour aller un peu sur internet. Nous devons nous presser pour aller dîner ; l'ambiance est de plus en plus détendue autant avec les étrangers - de nombreux étrangers sont arrivés aujourd'hui - mais aussi et surtout avec les américains qui commencent à nous connaître. Après le repas, je reste avec Jared et les népalais. Nous traînons en attendant 9h30 et la soirée prévue au Missouri Hall. J'apprécie réellement ce que je vois comme une authenticité, une honnêteté dans leur comportement. Ils sont calmes, curieux, ouverts, et veulent juste être heureux. Grande différence avec l'Europe, où au moins celle que je connais : ils sont à mille lieux de de trouver utile de rentrer en conflit avec son entourage pour être heureux... Ils sont juste modestes et ouverts. Plus j'avance dans ce voyage, et plus cela me parait évident.

Du coup, le temps passe vite, je me suis réveillé à 9h - grosse performance pour moi, surtout après seulement 5 heures de sommeil - et j'en redemande toujours plus. Par ailleurs, écrire ces quelques lignes me prend beaucoup de temps et me donne l'impression de perdre des bons moments ici. Et puis les mots que j'emploie me semblent à mille lieux de montrer la puissance des événements ici, principalement, évidemment, autour des relations. Je vais tenter de découvrir ma caméra ce soir, afin de pouvoir surtout filmer quelques passages de ma vie quotidienne qui, je pensent, parleront pour moi, et qui seront moins fatiguant pour vous...

J'espère que tout le monde va bien. Tenez-moi au courant !