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samedi 30 août 2008

Kansas City

Le blog est décidément un style épistolaire à part.

Je commence ce post avachi sur la plage centrale d'une voiture d'emprunt garée sur le parking d'un hôtel de seconde zone de Kansas City, avec à l'accueil de celui-ci un ressortissant russe qui a comme blague favorite de se faire passer pour un chinois.

Voilà comment se ponctue une semaine. La vie est étrangement excitante parfois.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : cette semaine a été marquée par la découverte du système universitaire américain. Ou, plus précisément, du fonctionnement des cours suivis par un étudiant de 3ème année portant son attention sur les schémas théoriques d'un Brockriede ou d'un Rowland.

Première claque : l'ambition est un énorme niveau au dessus de ce que je connais en France. Ici, le prof, les élèves, l'enseignement, le "homework" insinuent une considération d'un autre ordre sur ce que peut apporter le savoir, la connaissance, la recherche. Un des cours, "argumentation", apparemment pour les étudiants ayant une réflexion bien avancée (3ème voire 4ème année) est animé par les remarques pertinentes et impertinentes des participants. Des articles de grands penseurs (entre 5 et 20 pages chacun) sont à lire à raison de 2 ou 3 par semaine. Y ajouter 3 documents à rendre dans le semestre (petites dissertations), plus un gros projet (15 pages) en trois temps (premier brouillon, brouillon détaillé, travail final).

Le deuxième cours est différent mais au moins autant demandeur : "Traditions réthoriques américaines" se propose d'étudier un corpus de grands discours du siècle passé. Validations multiples : exposé sur un grand discoureur et une de ses œuvres, préparation d'une présentation sur un aspect de l'histoire des mouvements sociaux (en référence à un des chapitres du livre étudié), plus quelques examens écrits.

Plus basique, le cours de "Théories de la communication" appuie son développement clairement sur un autre livre de référence, demandant de lire en général un chapitre pour préparer chaque cours. 4 tests intermédiaires + 1 final, 15 travaux à préparer (questions abordées selon différentes entrées : interpersonnelle, média, cognitive...), le tout après une dissertation introductive sur notre vision des théories de la communication.

Enfin, autre cours plutôt avancé, "Théories de la persuasion" tente de comprendre les systèmes persuasifs des médias ou d'autres entités importantes. Validation sur table, travaux de groupe, etc.

Pour résumer, au moins 5 validations par matière et une moyenne de, peut-être, 15 pages à lire avant chaque cours. 12 heures de cours par semaine, le calcul est rapide.

Mon agenda est plutôt cool : cours le lundi, mercredi et vendredi, de 10h30 à 14h20. Mais donc, le travail ne manque pas, même maintenant alors qu'on n'a pas encore de travaux à rendre ou à préparer.

L'"ambition" que je remarque ici peut s'expliquer par de nombreux aspects : discipline plus développée et reconnue aux USA, donc plus grand nombre de professeurs, plus grand nombre de cours proposés, plus petits nombres d'élèves par classe, moins de document à corriger pour les profs. Il faut aussi voir que tout une série de cours "transversaux" (méthodologie, langue, etc.) ne sont pas ici proposés, ou sont facultatifs.





Par ailleurs, l'élection de Novembre connait des rebondissements tous les jours, en particulier cette dernière semaine avec la convention démocrate à Denver, avec les discours de Biden, Hillary et Bill Clinton, et finallement Barack Obama qui font les grands titres des journaux. Les étudiants suivent plus ou moins le sujet, on en voit quelques-uns avec des t-shirts partisans - Obama étant plutôt populaire auprès des étudiants -, mais j'ai aussi vu une sorte de poster en faveur de McCain sur la porte d'une chambre. On parle un peu de ces discours en cours, en particulier en Traditions Rhétoriques Américaines.




Depuis le moment où j'ai commencé ce post, la soirée a suivi son cours. A Kansas City, les filles préfèrent dormir pour être en forme demain, tandis que la gente masculine s'aventure dans la vie nocturne de la ville. Le plus important endroit semble être le "Power and Light District" que nous avons découvert.


Exemple symbolique des USA, tout est scintillant, impressionnant, énorme. Et puis, au cours de la soirée, on se rend compte que ce n'est pas juste fou et anarchique mais simplement différemment réglé. L'omniprésence d'agents de sécurité (policiers ou non) est un exemple. Mes deux refus à l'entrée de bars est un autre exemple (age minimum : 21 ans... peut passer une fois sur deux pour un type comme moi qui en est à 10 mois près...).

L'expérience reste excitante et enrichissante. Pas de souci là-dessus.

A bientôt !

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