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dimanche 30 novembre 2008

La caméra...

... est un bien bel outil.

Alors que j'ai plein de vidéos presque inutiles, parfois on arrive devant quelque chose de totalement incroyable et on est bien content d'avoir la caméra.

Cet après-midi, petite ballade dans St Louis après 5 jours passés dans la banlieue. Après 4 jours chez Andrew, je suis chez mon pote Nate et sa sœur Colleen. Après quelques miles, on arrive dans cette gare transformée en hall commercial. En attendant une casquette qui est en train de se faire customiser, on arrive devant ce show. Enorme.


Un "fudge" est une sorte de barre de chocolat, qui est fait ici apparemment comme on fait du pain en France. Une petite particularité culturelle vraiment charmante.

A bientôt pour plus d'histoires !

Samuel

dimanche 23 novembre 2008

Compte à rebours !


Hey les amis,

Bientôt trois semaines depuis mon dernier message et la victoire d'Obama.

Bien évidemment, la vie continue. Surtout ici. Une lueur d'espoir est partagée par beaucoup de monde mais on est loin d'une liesse populaire. Et de l'autre côté, les républicains ne sont pas trop énervés ou craintifs pour leur futur.

Pendant ces trois semaines, toujours cours, le boulot, lectures, rédaction, sorties, etc. J'ai eu mes derniers cours pour certaines matières, les dernières heures étant réservées pour des présentations orales (individuelles ou en groupe). Plein de petites choses sont arrivées, bien sûr, et il est toujours aussi dur de tout évoquer sur ce blog. Mes réflexions aussi ont évolué. Entre autres sujets de réflexions, je m'intéresse désormais plus sérieusement au bouddhisme, en vue du master que je prévois de faire à Dehli, l'année prochaine, en "Buddhist Studies". Un sujet passionnant, évidemment.

Depuis quelques semaines, c'est aussi le compte à rebours... vers la fin du semestre. Quasiment au jour près, je quitte Truman dans 3 semaines, et les US dans 7 semaines. Ca fait vraiment bizarre... le semestre est passé à une vitesse ! Et en même temps, les débuts me paraissent vraiment loin. Apparemment, j'ai eu de la chance : beaucoup d'européens m'avait expliqué d'un premier contact chaleureux avec les américains, qui se calmait avec le temps. Pour moi, tout est resté au plus haut "niveau". J'ai un tas de relations totalement incroyables ici, et de nouvelles se créent tous les jours. Pour être honnête, j'ai jamais vécu ça de toute ma vie. Il faut aussi voir que le contexte du campus permet vraiment une vie sociale, au contraire de notre "enfermement urbain" en Europe. Impossible d'exprimer avec des mots mon émotion. C'est juste inexplicable.

Mais curieusement, en même temps, j'accepte profondément les règles du jeu. Et, ce n'est pas tellement pour le bonheur de retourner en Europe, mais quelque part j'apprécie le fait même de quitter cette aventure. C'est juste accepter que toute chose à une fin. Cela dit, tellement de relations; je garderais surement contact avec certains, et je reverrais probablement quelqu'uns d'entre eux, mais pas plus. Quand il est question de quitter un monde, on est forcément perdant au change.

La semaine prochaine, une journée de cours et c'est le "Thanksgiving break". Jeudi soir, jour de l'événement, a lieu le repas traditionnel. Il y a toujours moyen de se faire inviter : cette célébration a une forte connotation "solidaire". Perso, je serai à St Louis, où mon long weekend sera partagé entre les maisons de deux copains.

Ensuite, retour pour une dernière semaine chargée : bouclage de tous les dossiers, notamment du gros travail en groupe pour le cours de Persuasion, et 3 oraux pour couronner le tout. Ça va le faire.

Et enfin, une semaine d'exams. Ça, ça me stresse pas trop. Pas impressionnant pour nous autres européens habitués aux dissertations de 2 ou 3h, mais ici les QCM amènent les étudiants à réviser pendant des jours entiers.

Et puis, voici mon voyage de fin de semestre, que je vais faire avec ma compatriote Mélanie : St Louis, San Francisco, Boston, Washington DC, Philadelphie, et enfin New York. On passe entre 3 jours (St Louis, NYC) et une semaine (San Francisco) dans chaque ville.

J'ai mis à jour mes sauvegardes de vidéos. Je crois que j'ai plus de 10 heures enregistrées jusqu'à présent. Dis comme ça, ça ne fait pas beaucoup mais je peux vous assurer qu'il y a de quoi passer un bon moment à matter tout ça ! J'ai pris quelques photos aussi, mais la taille de ma caméra m'empêche de l'avoir toujours avec moi. C'est une leçon à retenir pour l'année prochaine. A cause de ça, plein de petits moments ont été perdus... Tant pis !

Le jour de l'élection, je suis allé au centre de vote pour l'université. Voici quelques clichés. Et puis quelques photos prises sur le chemin.










A bientôt les amis !

Et n'attendez pas mon retour pour me donner de vos nouvelles !

Samuel

mercredi 5 novembre 2008

Surprise de l'histoire



Étrange sentiment... Maintenant qu'on a l'occasion, il faut vraiment désirer le changement.
History in the making.

dimanche 2 novembre 2008

J-2

Pfou. 2 Novembre. 4 Novembre. Un gros événement.

Curieusement, la période est relativement calme pour tout le monde ici. Comme s'il n'y avait rien de spécial dans 2 jours.

C'est une des illustrations de la relative ignorance d'une certaine partie de la population américaine : ils ne voient pas l'enjeu. Beaucoup ne sont pas au courant de l'ultra-soutien pour Obama en Europe, beaucoup ignorent la mauvaise image des Etats-Unis à travers le monde, en grande partie grâce à Bush, beaucoup ne sont juste pas conscient de la vraie réalité de la guerre en Irak, par exemple. Ils ne s'agit pas de les blâmer. C'est juste le résultat d'une situation complexe : pays puissant, avec des ressources, grand poids démographique, culture "mainstream" ultra-dominante, médias très subjectifs, géographie et structure de société propice à la prolongation des groupes traditionnels en place, pour l'"Amérique profonde".

Cela dit, il faut aussi voir que je suis en plein milieu des US. A l'Est, à l'Ouest, sur les côtes, la vie urbaine, économique, avec une éducation forte et une religion plus en retrait, donne des zones assez démocrates.

J'avais compris quelque chose avant même de venir ici et je le vérifie ici tous les jours : le parti démocrate américain n'est pas l'équivalent de notre gauche. De même pour le partie républicain. Je crois qu'on peut estimer que le parti démocrate correspond à notre centre-droite, alors que le parti républicain est à situer entre la droite et l'extrême droite. Là encore, dans des groupes sociaux où la religion est importante, l'éducation pas forcément une question primordiale, le tout en vie rurale, c'est pas très étonnant. Sécurité, culte, valeurs religieuses, patrie, crainte sont, dans les grandes lignes, les constantes qu'une partie des USA, encore, supporte.


Mais les choses semblent changer. Sur le campus, en cours, en discussion avec un peu tout le monde, plus personne n'est là pour défendre Bush. Il reste des républicains, qui supportent McCain. C'est le cas de deux de mes roomates. Malheureusement, difficile d'éviter le cliché du vote "traditionnel" : ils ne sont pas capables d'aligner plus de deux arguments rationnels, et la logique ultime reste : "C'est comme ça qu'on fait, d'où je viens."

On trouve des pros-Mc Cain. Mais plus on va vers une haute éducation, des hautes études, plus c'est rare. Logiquement, l'étudiant prend conscience du monde, de certaines valeurs ou de certains actes de son pays qui ne devraient pas avoir lieu. Et il y a un revirement vers le parti démocrate, plus en phase avec la politique en Europe, notamment. En "Communication Theory", cours principalement pour les 3ème et 4ème année, sur une trentaine d'élèves, un seul étudiant s'avoue pour McCain. Même si certains ont probablement tu leur voix lors du vote à main levée, ça montre au moins qu'être de ce côté est une décision plus difficile à tenir. Et, sans bien sûr le dire, les professeurs montrent, au moins, qu'ils sont bien loin d'en rester au valeurs traditionnelles. A part peut-être mon professeur de Tradition Rhétorique Américaine, qui affiche avec fierté sa participation à l'"Eglise du Christ" de la communauté. L'interdiction d'enseigner le cours d'"Ethique" qu'il a reçu il y a quelques années, montre bien que, même ici, la sphère de l'éducation fait un réel effort de passer de valeurs religieuses à quelques chose de plus rationnel et neutre.

Deux de mes roomates semblent être, assez naturellement, démocrates. Nick, mon compagnon de chambre qui est vraiment conscient, cultivé, plutôt au courant des choses, tout en restant très modeste. Et Connor, aussi. Peter, lui, ne votera pas : il n'est d'accord avec aucun des deux candidats et il sait que les autres candidats n'ont aucune chance d'être élus.

La population étudiante, encore plus pour les minorités, est clairement une des cibles d'Obama. Et ça marche.


Je vois mon roomate mormon conservateur passer les dernières soirées de cette semaine à lire des articles du site web de la chaîne pro-républicaine Fox News. Les titres des colonnes sont assez scandaleux et loin d'une presse cherchant l'objectivité. Mais en même temps, j'entame le débat avec lui et il n'a pas d'argument. Dans une société si traditionnelle, le réflexe démocratique du débat n'est pas encore installé. On est persuadé par le modèle, par l'autorité religieuse qui est souvent, encore l'autorité du groupe. "Même Bush était meilleur qu'Obama. Je ne peux pas voter pour Obama parce que ma religion supporte McCain." Le racisme n'est bien sûr pas explicite, mais on imagine bien que ce n'est pas dans le parti républicain qu'un candidat noir sera présenté. Ou même une femme, d'ailleurs. Dans l'Amerique profonde, faute de confrontation sociale, les choses avancent lentement.

Différence de vitesse donc, avec l'événement dans deux jours. Pour Peter, c'est clair et univoque : Obama va être élu. Et à en croire les journaux, la télévision, les sondages, c'est la même tendance. S'il n'y a pas le fiasco qu'on connu les deux dernières élections en 2000 et 2004, on devrait connaître les premiers résultats mardi soir, ou mercredi matin. Dans moins de 100 heures.

Mais, en attendant, la vie continue à Kirksville.

Bouh

Hey les amis!

Je croyais qu'Halloween était ringard et pour les enfants. Mais non.

C'est vendredi matin, quand un étudiant est arrivé en cours en kilt, que j'ai compris que c'était un poil important. Et le soir, à la cafétéria, c'est là qu'on voit tout le monde déguisé.

En fait, c'est pas tellement des costumes d'horreur, mais plutôt, en général, des déguisement, style Mardi Gras en France. Sans les crêpes, et pour les grands aussi, donc.

Vu que des images parlent plus que des mots (parfois), voilà de quoi rassasier vos pupilles. (Merci à mes amis de Facebook pour les photos).



Phil, excellent pote Autrichien, et Pierre, angevin d'adoption avec qui j'ai des fous-rire de niveau international à chaque fois qu'on se voit !



Nick (roomate), Luke (suitemate), Katie (amie des roomates), Matt (idem), Peter (suitemate). Beaux comme des anges.



It's a pimpin world...

Life is not only crazy. It's REALLY crazy.

Encore une fois devant le petit écran pendant que j'écris ce message, je suis désolé de ne pas trouver un seul match de basket sur la centaine de chaînes du câble. En même temps, il ne doit pas y avoir trop de matchs qui se jouent à 2h44 du matin, surtout quand en fait on est dans la nuit de l'heure d'hiver.

Bref.

Toujours autant de choses incroyables à raconter. Mais je suis bien obligé de choisir.

La semaine dernière a été l'échéance d'un joli petit projet entamé il y a plus de deux mois : j'ai finalement interviewé le rappeur Common. Même si j'ai tenté de lancer le jeu de mise en contact (rédacteur en chef du magazine à Paris, filière française de la maison de disque, maison-mère aux US, assistant proche de l'artiste) dès le mois de septembre, tout s'est accéléré quelques jours avant la date, comme souvent dans le milieu de la musique. J'ai eu la confirmation de l'interview seulement la veille de la rencontre, rencontre qui a eu lieu vendredi dernier, 24 octobre.

Accompagné par quelques étudiants internationaux (un français, un allemand, un autrichien, une thaïlandaise), nous sommes allé à la fac de Columbia, à deux heures en voiture de Kirksville. "Mizzou", la fac de Columbia, est clairement plus connue que Truman, et c'est pas sans l'aide de leur équipe universitaire de football américain qui est dans l'élite du pays. L'événement du jour, est donc le petit concert de l'ami Common.

Dernières précisions par téléphone avec l'assistante de Common, et on se retrouve en coulisse pendant la première partie du concert, assurée par un groupe local, visiblement. Marco, mon ami allemand, m'accompagne pour prendre des photos de Common pendant l'entretien.

J'avais préparé mes questions pendant la semaine précédant l'interview, précisant les sujets de discussion et la formulation au fur et à mesure. Au final, je suis arrivé au Jour J sans trop stresser.


15 minutes de discussion, c'est pas énorme, surtout quand l'assistante mais même l'artiste nous poussent vers la conclusion alors qu'on n'est pas encore arrivé aux 20 minutes prévues.

Bien que content de l'expérience, mon perfectionnisme m'a amené à revenir de cette expérience avec un arrière gout un peu amer, soulignant que même si Common était courtois et parfois amical, on était quand même à des miles de quelque chose de vraiment chaleureux. Restait au moins un concert qui, lui, n'avait aucune ambiguïté : Common, et son groupe instrumental, ont mit le feu.


Il m'a fallu quelques jours et le visionnage de quelques clips de ce rappeur qui a plus de 15 ans d'expérience pour me rappeler à quel point il n'est pas un débutant, et même plutôt une vraie pointure. Vu comme ça, le souvenir de la rencontre reprend des couleurs : "ah oui, quand même, je l'ai interviewé". Et quoi qu'il en soit, il est resté très agréable, sympathique, ouvert, parfois curieux à notre égard à Marco et moi. Oui, finalement, c'était drôlement bien.


Quelques petits chiffres pour illustrer le haut niveau de Common : près de 4 millions d'albums vendus en 16 ans de carrière, sur 7 albums...

Et pour illustrer le talent artistique du monsieur, quelques très bons moments de sa carrière...


I Used to Love H.E.R., son premier "tube". Il y déploie une métaphore filée : la culture hip hop devient une demoiselle avec qui il a eu l'histoire d'amour d'une vie (1994, Resurrection).



The Light, un de ses titres les plus connus (2000, Like Water for Chocolate)



Come Close, superbe chanson et surement le plus beau vidéo clip que j'ai vu de toute ma vie... (2002, Electric Circus)



The Corner, un des classiques de Be, album de la révélation pour le grand public. La présence de Kanye West derrière les fourneaux n'y aura pas été pour rien. (2005, Be)



Drivin' Me Wild, très bon titre avec la chanteuse anglaise Lily Allen (2007, Finding Forever)



The People, autre excellent titre de Finding Forever. Grand moment du concert, c'est aussi dans ce titre que, dès 2007, il exprime son soutien pour Obama, le temps d'une rime. (2007, Finding Forever)



Announcement, premier single de son nouvel album. On reconnait bien Pharrell Williams qui prend les reines de la production après deux albums avec Kanye (2008, Universal Mind Control)




Rendez-vous le 9 décembre pour la sortie du nouvel album, et dans quelques mois pour mon article dans Rap US !

Après une nuit bien méritée, je m'attaque demain à la célébration d'Halloween ce week-end et à un dernier point avant l'élection présidentielle mardi prochain !!!

Samuel